Un bref aperçu des tapis Meshad
Les tapis Meshad proviennent de la ville iranienne de Meshed (aussi écrit Machhad, Mashhad, Mechhed et Méched). Cette ville signifie lieu de martyr, souvent appelé la ville aux mille visages située à l'est de l'Iran dans la province du Khorāsān à plus de 900 km à l'est de Téhéran. Autrefois insignifiante, elle devint la deuxième plus grande ville de l'Iran, après la mort par empoisonnement du huitième Imam en l'an 817 Ali-Ar-Rida qu'on entera près de la tombe du Calife abbasside, Haroun al-Rachid qui tentait de mettre fin à une révolte, en Transoxiane.
Sa sépulture devint un lieu de pèlerinage pour tous les chiites qui s'y ruent chaque année à plus de 12 millions de personnes. Toutefois Mashhad n'est pas seulement un simple lieu de pèlerinage, c'est une ville importante dans l'industrie du Tapis. En effet, tous les tapis de la province du Khorāsān, ceux réalisés dans la ville sainte et ceux tissés par les Beloutche (nomade qui vivent dans la région de l'est du Khorāsān et tout le long de la frontière Afghane) y sont commercialisés.
Les Tapis Mashhad ou Mashhad Turkkbufn qui sont réalisés en nœud turc par des artisans émigrés de Tabriz à Mashhad au XIXe siècle ont la particularité d'être tissés avec une laine de Khorāsān d'une grande qualité et d'une grande douceur. Ces tapis sont de couleurs vives à dominante de rouge et porte un médaillon au centre en représentation du soleil, du divin, du surnaturel avec des motifs floraux dit islim (serpent en français) que l'on peut apercevoir sur tout le champ en fine volutes ondulées.
De nos jours les tapis du Khorāsān comptent parmi les plus appréciés des amateurs de tapis, pour certains du fait de leur rareté. En effet, durant plusieurs années un embargo a été mis en place par plusieurs pays du monde à l'encontre des importations d'œuvres d'art Perses/Iraniennes, notamment aux USA. Aux États Unis, un premier embargo a été mis en place de 1986 à 1999 interdisant l'importation de produits iraniens, tapis compris. Cependant grâce à une bonne volonté de l'administration Clinton, cet embargo a été supprimé permettant à nouveau l'importation de tapis. Mais cette suppression ne durera pas longtemps. En 2010, les États Unis décidèrent de réinstaurer l'embargo avec un contrôle plus important alors, touchant également le Canada.
Aujourd'hui ces sanctions occidentales font des tapis perse des tapis plus convoités, plus attrayants et d'une rareté plus importante encore.
Sources et inspiration : BÉRINSTAIN, Valérie, et al. L'art du tapis dans le monde, Paris, Mengès, 1996, 378 p. ; JERREHIAN JR., Aram K. A. Oriental Rug Primer, Philadelphie, Running Press, 1980, 223 p. ; HERBERT, Janice Summers. Oriental Rugs, New York, Macmillan, 1982, 176 p. ; HACKMACK, Adolf. Chinese Carpets And Rugs, Rutland et Tokyo, Tuttle, 1980, 45 p. ; DE MOUBRAY, Amicia. et David BLACK. Carpets for the home, London, Laurence King Publishing, 1999, 224 p. ; JACOBSEN, Charles. Oriental Rugs A Complete Guide, Rutland et Tokyo, Tuttle, 1962, 479 p. ; BASHIR, Shuja. communication personnelle, s.d. ; Sources de sites web et dates de consultation variées (à être confirmées). Utilisé sous toutes réserves.