Étapes préliminaires
Il y a plusieurs siècles, les bergers ont commencé à nouer la laine dans un tissu lourd. Ces tissus lourds ont été développés à travers des tapis qui ont fourni une protection contre les éléments de la nature. Le fait que les premiers tapis aient été fabriqués au Proche-Orient ou en Sibérie n'est pas une affirmation sûre. Cependant, il est clair qu'au fil des siècles, la fabrication de tapis a évolué de l' artisanat vers une forme d'art. La combinaison des motifs, des couleurs vibrantes et du nombre de nœuds par pouce carré ont donné naissance à de beaux tapis faits à la main. Les premiers artisans ont montré une habileté et une ingéniosité incroyables dans la conception, la teinture et la production de ces tapis précieux. Voici une brève description des étapes séculaires utilisées pour produire des tapis persans et orientaux noués à la main :
Les six étapes préliminaires dans la production de tapis. Tiré de la collection de Tapis d'Orient Bashir
1. Sélection de fibres naturels et de fils
Voici une description des types de matériaux fibreux naturels utilisés pour produire des tapis noués à la main plutôt que des tapis fabriqués à la machine, qui eux utilisent des matériaux synthétiques comme le polyester, le nylon ou l'oléfine (polypropylène). Les tapis en fibres naturelles sont beaucoup plus durables que les tapis synthétiques fabriqués en série et ils sont faits avec des matériaux de meilleure qualité. Les tapis en fibres naturelles peuvent non seulement durer des siècles, mais ils peuvent également protéger votre famille et vous-mêmes des gaz nocifs qui sont libérés dans l'environnement au fil du temps. Les fibres naturelles listées ci-dessous sont également utilisées dans la production de tapis touffetés à la main et tissés à plat, tels que les Kilims.
La laine
La laine filée à la main remonte à des milliers d'années, bien que le moment et l'endroit où la technique a été développée n'aient jamais pu être déterminés. Le processus de fabrication d'un tapis de laine commence lorsque la laine non traitée arrive à l'usine en grandes balles. La laine est ensuite séparée à la main pour en retirer les bâtonnets et briser les mottes. Ensuite, la laine est introduite dans une machine séparant et tirant la laine en fils individuels. La laine est ensuite filée. Le processus de filature est réalisé sur de nombreux types de machines jusqu'à ce que le fil devienne tordu et suffisamment résistant.
La laine est un matériau naturel constituant un choix sain et respectueux de l'environnement. Les composantes d’un tapis de laine sont hygiéniques et non allergènes, car la laine naturelle empêche également la croissance des bactéries et des acariens. Il représente un excellent choix pour les asthmatiques en raison de sa capacité de filtration naturelle. Les tapis en laine sont doux sous les pieds tout en restant résistants à l'usure. Avec un entretien adapté à leurs besoins, les tapis de laine peuvent durer plus de 75 ans. Leurs propriétaires bénéficient d'une adhérence supplémentaire importante pour l'équilibre, la bonne posture et la prévention des accidents. De plus, les tapis de laine sont ignifuges. Le nettoyage est également facilité grâce à une couche protectrice qui repousse la saleté et résiste aux taches. En fait, elle retient la saleté et la poussière jusqu'à ce que ces dernières soient aspirées. Un tapis de laine est également une excellente option pour ajouter l'aspect et la sensation du luxe à n'importe quel espace, car la laine en elle-même est un matériau luxueux.
La soie pure
D'après la légende, il y a quinze cents ans en Chine, la production de soie était un secret d'État. A cette époque, le commerce de la soie était si précieux que quiconque tentait d'exporter des œufs de vers à soie en provenance de Chine était condamné à mort. Vers 552 de notre ère, deux moines ont transporté des œufs de vers à Istanbul, et la production de soie s'est répandue dans le monde entier. Maintenant que quelques siècles se sont écoulés, il est intéressant de parler de la manière qu'ont les fabricants de tapis d'utiliser les vers à soie pour produire les meilleurs et les plus luxueux tapis de soie au monde. Cette matière dispose d'une très haute résistance à la traction et peut être tordue très finement. La soie la plus fine provient de la première partie du fil de soie, étonnamment longue, avec lequel le ver à soie tourne son cocon pouvant alors s'étendre jusqu'à 25.000 mètres.
Les tapis exclusivement faits de poils de soie purs sont considérés comme étant parmi les plus précieux de tous les tapis noués à la main. Ils sont élaborés avec soin: les fibres de soie solides utilisées dans sa production permettent aux tisseurs qualifiés de tisser plus de nœuds par pouce carré (N/po2) que les tapis en laine. Un tapis persan ou oriental typique en laine est constitué de 100 et 300 N/po2 - un tapis de 100% de soie typique a entre 300 et 600 N/po2. Par conséquent, tisser un tapis de soie nécessite 3 à 4 fois la quantité de travail nécessaire à un tapis en laine. On passe plus de temps à tisser un tapis de soie qu'un tapis de laine de taille similaire. C'est l'une des principales raisons pour lesquelles un tapis de soie coûte au moins le double du prix d'un tapis de laine. Le matériel de soie offre plus de clarté dans les motifs de conception et ajoute de la brillance et de la profondeur. Un tapis de soie est une excellente option pour ajouter une touche de luxe à n'importe quel espace. Avec un entretien adapté à ses besoins, ce tapis peut durer plus de 100 ans.
Soie artificielle
La soie artificielle, ou soie art comme on l'appelle parfois, est en fait du coton mercerisé. Ce type de matériel est tissé avec des fils de chaîne et de trames en coton naturel. Il était traditionnellement utilisé dans la production de certains types de tapis tissés dans une grande ville industrialisée de Kayseri située en Anatolie centrale qui est aujourd'hui la Turquie.
Bien que la soie artificielle ne soit pas identique à la soie pure, on obtient un aspect assez similaire en mélangeant des fibres de Cyprès avec du coton lavé dans de l'acide citrique. Pour cette seule raison, il est important de demander au marchand de tapis avec quel type de soie est fabriqué le tapis qui vous intéresse. Le type de soie utilisé peut soit faire exploser la valeur du tapis ou la faire baisser de façon spectaculaire s'il s'agit d'un tapis avec de la soie artificielle.
Le coton
Le coton est une autre fibre naturelle qui se teint facilement et permet aux fabricants de tapis de produire des tapis dans un large éventail de couleurs. Il est utilisé principalement pour les fils de chaîne ainsi que pour les fils de trames, si le tapis est tressé ou tissé à plat. Puisque le coton est moins élastique, les noeuds plus serrés peuvent être attachés sur des chaînes de coton par opposition à la laine. Si des nœuds très serrés sont attachés à une chaîne de laine, la fibre se cassera beaucoup plus fréquemment que si les chaînes étaient en coton. Par conséquent, les tapis en laine ayant une densité de nouage élevée disposeront généralement de chaînes de coton. C'est particulièrement le cas pour les célèbres modèles de tapis que sont les "Hereke" ou les "Ladik".
Les tapis de coton sont une alternative plus douce aux tapis de jute ou de sisal. Ils sont assez durables et sont souvent lavables à la machine. Les tapis de coton sont également moins chers que les tapis de laine ou de soie et offrent aux acheteurs un look plus décontracté. Pour cette raison, les familles actives qui ont un budget moins important que d’autres ou qui commencent juste a fonder une famille pourraient trouver des tapis de coton plus intéressants à l'achat. De plus, le coton est généralement considéré comme une fibre plus résistante que la laine.
2. Le triage
Le triage est le processus par lequel la laine brute est ouverte et séparée. Ceci permet à chaque fibre d'être placée dans une position droite ou parallèle. Un triage efficace garantit qu'aucune fibre n'est mélangée à une autre ou que des matières végétales tel que le sable ou la saleté restent dans le fil. Les fibres courtes sont séparées. L'efficacité du triage permet aux fibres de s'écouler lors du filage et facilite le mélange de différentes épaisseurs de fil souhaité pour le tapis. Bien qu'au cours des dernières années il y ait eu l'introduction de certains brevets mécaniques, de nombreuses sociétés de production de tapis préfèrent la méthode de triage à la main pour maintenir l'originalité des tapis purs et noués à la main.
Le triage. Tiré de Architectural Digest
3. Lavage & Coloration du fil
Avant de teindre le fil, il faut d’abord le nettoyer. La laine transporte souvent de la poussière ou encore de la graisse qu'il est nécessaire de nettoyer soigneusement. Le fil est donc plongé dans un bain détergent, puis essoré de nombreuses fois avant d’entrer dans la phase suivante de son lavage. Le fil est lavé à nouveau cette fois-ci dans de l’eau propre afin d’éliminer toutes les traces de détergent. Le fil est ensuite séché au soleil deux à trois jours.
Sources de colorants naturels. Tiré de Architectural Digest
Les colorants sont créés par la combinaison très précise de teintures permettant de produire l'exacte couleur désirée. Le fil est suspendu sur une grande grille et plongé dans le colorant qui est alors chauffé à température presque bouillante pour un temps prédéterminé. Le temps de trempage se calcule selon la couleur voulue, le type de colorant, et l’opacité désirée. Une fois teint, le fil est exposé au soleil jusqu’à ce qu’il soit complètement sec.
La teinture de la laine. Tiré de Architectural Digest
4. Le désign et les couleurs
La première étape dans la création de tout tapis oriental est son inspiration ou son but, en d'autres termes, son design. La conception de base du tapis dictera à quel point un métier à tisser est nécessaire, quels matériaux seront utilisés et dans quelles couleurs. Ce n'est qu'après ces décisions que le tissage commence.
A. La conception du design de façon traditionnelle
Les tapis de village, d'ateliers commerciaux et d'usines
Les nouages de village, ainsi que ceux des ateliers commerciaux et des usines, sont généralement guidés par un dessin détaillé pour chaque design spécifique. Ce dessin, appelé "Cartoon", sont imprimés sur du papier millimétré ; chaque carré sur le papier représente un seul nœud.
Parfois, dans les grandes usines, un certain nombre de tapis identiques sont produits en même temps. Dans ce cas, au lieu de donner un cartoon à chaque tisserand, un maître tisserand récitera la séquence des nœuds, et les tisserands suivront cette séquence, en attachant des nœuds de différentes couleurs au fur et à mesure qu'ils sont appelés. Même si plus d'un tisserand est au travail sur le même tapis, ils peuvent toujours suivre le maître du tissage parce que la conception du tapis est presque toujours symétrique - la première moitié est le reflet de l'autre.
Un homme indien crée une conception de tapis de laine.
Les tapis nomades
Les tapis nomades sont généralement tissés par des femmes, dont beaucoup ont été formées à l'artisanat depuis leur enfance. Ces tisserands ont généralement mémorisé un certain nombre de modèles traditionnels, et le choix d'un dessin est limité à l'un d'entre eux. De temps à autre, un tisserand nomade va dessiner un contour approximatif d'un motif sur les fils verticaux de son travail pour le guider, mais il est tout aussi commun pour elle d'improviser des variations sur un motif traditionnel de base au fur et à mesure.
B. La conception du design via des logiciels
Comme dans tous les arts décoratifs, la conception du design a été profondément influencé par les progrè technologique. Il existe aujourd’hui de nombreux logiciel qui permette au tisserand moderne de créer un design numériquement afin d’obtenir des variétés de couleurs et de motifs impressionnantes. La conception moderne des tapis utilise donc de plus en plus des logiciels informatiques pour créer le design d’un tapis afin de pouvoir proposer des tapis uniques et sur mesure au client.
Booria CAD/CAM System
5. Les outils du tisserand
Les outils de tissage utilisés dans la fabrication d'un tapis fait à la main se composent d'un couteau, d'un marteau, d'un peigne et d'une cisaille. Ceux-ci peuvent varier en taille et en construction, et les tisserands individuels peuvent avoir plusieurs versions légèrement différentes de chacun, mais ils sont toujours fondamentalement les mêmes.
Le dessin
Le Dessin est un dessin coloré d'un tapis sur papier quadrillé, qui guide les tisserands à la fois pour le design et les couleurs. Le dessin est aussi communément appelé talim ou taleem . Habituellement, chacun de ses carrés représente un nœud. Les bandes sont codées en couleur et il peut y avoir entre 200 et 800 bandes ou plus en fonction de la taille, des motifs et des couleurs utilisés dans un dessin particulier. Pour les tapis de conception symétrique, la plaque où est représentée le dessin illustre généralement le quart du tapis qui sera tissé. Les artistes célèbres et les dessinateurs dessinent souvent les dessins animés, qui sont principalement utilisés dans les ateliers et les ateliers de maître.
Le dessin (talim). Tiré de « Gaatha, a tale of Craft »
Le couteau à crochet
Cet outil est utilisé pour couper les fils du matériel de fabrication et les autres matériaux nécessaires à la fabrication d'un tapis; il a généralement un crochet sur l'extrémité de la lame pour aider à la formation du nœud. Le couteau est utilisé pour couper le fil du noeud et des ciseaux sont utilisés pour couper le tas inégal après que quelques rangées de noeuds ont été tissés. Les tisserands utilisent la pointe pour séparer les fils de chaîne tout en attachant un noeud, puis en tirant le fil à travers les fils de chaîne. Le côté du crochet, qui fonctionne comme un couteau, est utilisé pour couper le fil après que chaque noeud soit attaché.
Couteaux à crochet pour réparation et restauration de tapis.
Le peigne (battant)
Cet outil se compose d'une série de lames métalliques qui sont évasées pour former un ensemble de dents pointues. Après l'achèvement d'une rangée de nœuds et en passant un fil de trame à travers les chaînes, le fil de trame et la rangée de nœuds sont battus avec un peigne spécial. Il est utilisé pour serrer les fils de la trame contre la ligne de nœuds attachés autour des cordes de chaîne, assurant la compacité du tapis. Le peigne est déplacé de haut en bas à travers les brins de chaîne, en appuyant sur le brin de trame sur le dessus des noeuds fixant les noeuds en place.
La cisaille
La cisaille est utilisée pour découper la pile du tapis à un niveau uniforme une fois le tissage terminé. Au fur et à mesure que le cisaillement est complété section par section, la laine enlevée apparaît sous la forme de poussière fine. Cette poussière est balayée et jetée. L'épaisseur du tapis n'est que légèrement affectée par le cisaillement, car seule la couche la plus fine nécessaire est enlevée sur la surface du tapis entier.
Outils pour réparation et restauration de tapis.
6. Le métier à tisser
Le métier à tisser horizontal
Les métiers horizontaux sont le type de métier le plus simple, principalement utilisé par les tisserands nomades car ils sont facilement démontables au moment de la migration. Pour cette raison, ces métiers sont également appelés "métiers nomades" dans l'industrie du tapis. Ce type de métier à tisser est la version la plus primitive utilisée à notre époque contemporaine. Ces métiers n'ont pas beaucoup changé depuis qu'ils ont été utilisés pour la première fois il y a des centaines d'années. Ces métiers à tisser sont bien connus et utilisés par les tisserands en particulier du Turkestan et de l'Iran.
Ce métier se compose de quatre poutres en bois posées à plat sur le sol et fixées par des chevilles ou des clous enfoncés dans le sol. Les fils de chaîne sont généralement très proches du sol. Lorsque le tapis est tissé et que les rangées de nœuds et de trames sont ajoutées, les tisseurs s'assoient sur la partie tissée du tapis pour atteindre les parties supérieures non tissées. Le tisserand doit s'accroupir sur le tapis qu'ils fabriquent.
Le fait que le métier soit horizontal signifie que les tisserands doivent faire une grande partie de leur tissage sur les côtés, ce qui devient impossible si les tapis sont trop larges; par conséquent, les tapis de ce type de métier ont tendance à être petits ou longs et étroits. Avoir à travailler sous des angles différents rend extrêmement difficile le maintien d'une symétrie uniforme tout au long de la conception, et il n'est donc pas surprenant que les tapis nomades contiennent parfois des motifs de tailles légèrement variables; le fait de trouver certains d'entre eux qui soient parfaitement équilibrés et symétriques est un témoignage éclatant de l'habileté des tisserands.
Ce type de métier est facile à démonter avec le tapis inachevé en place dessus, permettant aux tisserands de le porter avec eux quand il est temps de migrer, ce qui est la raison pour laquelle c'est un métier très transportable. Malgré la limitation de fabrication de tapis de grande taille pouvant être produit, ce métier est éminemment adapté au mode de vie des nomades, à la fois facile à assembler et à démonter, et pas trop grand ou encombrant pour être porté par un âne ou un chameau.
Un homme iranien tisse un tapis de la façon traditionnelle.
Le métier à tisser vertical
Un métier vertical est un métier fixe et ressemble à un cadre debout. Les tapis tissés sur des métiers verticaux sont plus précis dans les dimensions et la conception. Il n'y a aucune limite à la longueur d'un tapis qui peut être tissé sur un métier vertical et il n'y a aucune restriction à sa largeur. Sur ce métier, les fils de chaîne sont fixés aux barres supérieure et inférieure. Les métiers verticaux sont plus confortables pour le tisserand par rapport aux métiers horizontaux. Ici, le tisserand est assis sur un siège réglable devant le métier à tisser. Le siège est relevé au fur et à mesure que les rangées de nœuds sont ajoutées. Ces métiers à tisser sont davantage utilisés par les tisserands urbains et les peuples sédentaires, car ils sont difficiles à démonter et à transporter. Il existe trois grands groupes de métiers à tisser verticaux. Différentes versions de chaque type de métier existent, mais les plus courantes sont le métier à tisser fixe ou de "Village", le métier à tisser Tabriz ou Bunyan et le métier à tisser à rouleau.
Une femme travaille à une manufacture de tapis a Cappadocia, Turquie.
Les trois groupes de métiers à tisser vertical
Groupe A : Métier à tisser fixe ou de "village"
Le métier de village fixe est principalement utilisé en Iran et se compose d'une poutre supérieure fixe et d'une poutre inférieure mobile ou en tissu qui se divise en deux pièces latérales. La tension adéquat est créée en enfonçant des cales dans les fentes. Les tisseurs travaillent sur une planche réglable qui est soulevée au fur et à mesure de l'avancement du travail.
Groupe B : Métier à tisser Tabriz (ou Bunyan)
Le métier à tisser Tabriz tire son nom de la ville de Tabriz située dans le nord-ouest de l'Iran. De nos jours, il est principalement utilisé dans les villes iraniennes comme Arak, Qum, Hamadan et, comme son nom l'indique, Tabriz. Il est également utilisé dans certaines parties de la province de l'Azerbaïdjan oriental et occidental. Ce type de métier à tisser a été développé spécifiquement pour les grands ateliers de tapis urbains car il est possible de produire avec lui des tapis qui sont presque deux fois plus longs que la distance entre les poutres horizontales du métier à tisser. Un métier d'atelier peut être aussi large de 6 mètres ou 20 pieds et tout autant grand en hauteur. Pour cette raison, ils sont solidement construits. Les tapis produits par les tisserands sont censés durer longtemps.
Sur ce métier, il y a deux montants verticaux reliés par deux fortes poutres transversales, résultant en un cadre très robuste. Les traverses sont réglables de sorte que le tissage de tapis puisse se faire dans une large gamme de tailles. Les fils de chaîne de tisserands sont enroulés autour et derrière les barres du haut et du bas du métier à tisser. Les chaînes sont continues et passent derrière le métier à tisser. La tension est obtenue avec des cales. Les tisserands ici n'ont pas besoin de beaucoup bouger leurs corps. Sur un banc étroit faisant face au métier, les tisserands s'assoient. Au fur et à mesure que le tissage se poursuit et que le tapis progresse, le banc sur lequel il repose peut être soulever jusqu'à ce qu'il heurte presque le plafond, ou la chaîne peut être relâchée pour enrouler la partie terminée du tapis autour de la poutre inférieure. Les tisserands peuvent alors travailler à un niveau convenable. Ce processus continue jusqu'à ce que le tapis soit terminé. Lorsque les chaînes se détachent, elles sont retirées du métier.
Groupe C : Métier à tisser à rouleau
Le métier à tisser à rouleaux est un métier traditionnel de village turc. Cependant, aujourd'hui, il se trouve dans la plupart des grands ateliers de tapis autour du globe tout comme le métier à tisser Tabriz. Ce type de métier est généralement utilisé pour produire des tapis avec des tissages plus grossiers. Il est également utilisé pour tisser des tapis de très grande taille. Il se compose de deux poutres mobiles auxquelles les chaînes sont attachées. Les deux poutres sont équipées de cliquets ou de dispositifs de verrouillage similaires et les travaux terminés sont roulés sur la poutre inférieure. La partie tissée du tapis est enroulée autour d'une poutre inférieure. Les fils de chaîne sont alimentés individuellement à la poutre horizontale au fond du métier qui peut être tournée de sorte que les parties finies du tapis sont roulées sur la poutre.