Un bref aperçu des tapis Siraba (Serapi)
Pendant des siècles, les tisserands dans les villages et les petites villes du Nord-Ouest de l'Iran ont créé certains les tapis les plus précieux du monde, et les tapis Serapi en font partie. Les Serapis sont connus pour être indémodables grâce à leurs motifs simples et à leur nombre limité de couleurs, ce qui leur permet de se fondre dans presque n'importe quel intérieur. Les Serapis, aussi connus sous les noms de Saraba, Serabia ou Siraba, sont tissés à la main en Iran et habituellement décorés d'un médaillon central mis en valeur parmi des figures géométriques. Leurs fonds sont généralement encadrés de quelques grands motifs. Ils sont faits de laine et construits d'une chaîne et d'une trame toutes deux de coton. Ce type de tapis se fabrique avec différentes techniques de tissage, mais principalement avec des nœuds Ghiordes ou Senneh.
L'origine du nom Serapi est assez controversée. Selon certains marchands de tapis, le terme " Serapi " est originaire de l'Occident car il n'y a ni ville, ni village, ni zone rurale ni tribu qui porte ce nom en Iran. En 1876, vers l'époque où ces tapis sont entrés sur le marché Anglais en Europe, le Prince de Galles a fait un voyage en Inde sur le navire militaire Euphrates-Class, connu comme le H.M.S. Serapis. Il assurait le transport des troupes venant d'Inde et s'y rendant. La similarité entre les noms aurait mené à la forme " Serapi " pour les tapis. Cependant, certains autres spécialistes pensent que " Serapi " est une version plus Occidentale du nom d'un village du Nord-Ouest de la Perse, près de la mer Caspienne : Sarab. Sarab est la capitale de la région du même nom, dans la province de l'Est d'Azerbaïdjan, en Iran, célèbre pour ses tapis. Cependant, la ville est célèbre pour sa fabrication de tapis longs et étroits, et non de tapis pouvant couvrir le sol d'une pièce entière, comme c'est habituellement le cas des Serapis. Un autre groupe de savants affirment que « Serapi » est un terme qui a commencé à être utilisé afin de distinguer les anciens tapis Heriz tribaux, aux motifs plus ouverts, des « nouveaux », plus structurés. Ils croient donc que les Serapis tirent leur origine de la famille des Heriz, et non l'inverse.
De nos jours, les tapis faits à la main dans le district de Heriz ne ressemblent plus autant aux Serapis, et la plupart du temps ils sont donc simplement appelés tapis Heriz. Les nouveaux modèles Heriz ont des motifs plus chargés, compliqués et détaillés que les Serapis, bien qu'ils suivent les mêmes schémas géométriques de base. Parfois, ces Herizs n'ont même pas de médaillon central. Chaque nouvelle génération de tisserands et de créateurs a ajouté quelques nouveaux motifs aux anciens.
Un client pense parfois qu'il possède un Heriz, mais découvre par la suite que cela fait des années qu'il possède un Serapi. Un bon moyen de les différencier serait de retourner le tapis et d'examiner minutieusement son revers. Au dos d'un tapis Serapi, on peut remarquer que les rangées de nœuds sont fortement tirées vers le bas, et on ne voit donc plus la trame en haut et en bas. Dans le tissage des Heriz, les nœuds ne sont pas tirés vers le bas mais en alternance vers le haut et le bas, on peut donc distinguer la trame sur les bords. Un autre moyen de vérifier si un tapis est un Heriz ou un Serapi est de faire glisser sa main d'un côté à l'autre du revers. Si la texture est rugueuse et bosselée, il s'agit d'un Heriz. Si elle est plus lisse, c'est un rare Serapi de grande valeur. Les tapis Serapi authentiques ont été principalement fabriqués avant les années 1920; ils sont donc souvent plus anciens et difficiles à trouver, et beaucoup plus tribaux et artistiques. C'est pourquoi ils coûtent normalement plus cher que leurs homologues Heriz, bien qu'il puisse y avoir des exceptions. Pour en savoir plus sur l'histoire des tapis persans, veuillez s.v.p visiter notre section: tapis iraniens
Sources et inspiration : BÉRINSTAIN, Valérie, et al. L'art du tapis dans le monde, Paris, Mengès, 1996, 378 p. ; JERREHIAN JR., Aram K. A. Oriental Rug Primer, Philadelphie, Running Press, 1980, 223 p. ; HERBERT, Janice Summers. Oriental Rugs, New York, Macmillan, 1982, 176 p. ; HACKMACK, Adolf. Chinese Carpets And Rugs, Rutland et Tokyo, Tuttle, 1980, 45 p. ; DE MOUBRAY, Amicia. et David BLACK. Carpets for the home, London, Laurence King Publishing, 1999, 224 p. ; JACOBSEN, Charles. Oriental Rugs A Complete Guide, Rutland et Tokyo, Tuttle, 1962, 479 p. ; BASHIR, Shuja. communication personnelle, s.d. ; Sources de sites web et dates de consultation variées (à être confirmées). Utilisé sous toutes réserves.