Caucase 9' x 2' 7"
Un bref aperçu des tapis du Caucase
Au XIe siècle, les populations caucasiennes (peuple de la Russie, Géorgie, Azerbaidjan, Arménie et de la Turquie) ont appris la technique du nouage des envahisseurs seldjoukides. Durant les huit siècles qui ont suivi l'invasion, la région était un véritable creuset culturel et religieux. Les Caucases ont eu le loisir de puiser des idées de motifs et de décor dans les répertoires arabes, tartares, turcs, mongols, persans et russes. Il semble cependant qu'en matière de tapis, ils ont surtout retenu les leçons de la tradition anatolienne. À dire vrai, il serait bien hasardeux de vouloir illustrer en quelques lignes un portrait type du tapis caucasien tant ses facettes sont multiples - à l'égal, sans doute, de la mosaique d'ethnies qui peuple les bords de la mer Caspienne.
Un expert russe, S. Zerimov, a recensé dans la Caucase méridionale et centrale près de cent vingt-trois villages qui produisaient, chacun, des tapis d'un dessin particulier. Ainsi, les tapis à poils longs des régions pâturages, comme le Kazak, le Gendgé ou le Karabakh, qui ont parfois été tissés par des Arméniens, diffèrent du tout au tout des tapis Tcherkesses. Disons néanmoins qu'ils sont pour la plupart à trame double, noués aux nœuds symétriques ou turcs, qu'ils se distinguent par un dessin rigoureusement géométrique, un goût prononcé pour l'abstraction et pour la stylisation des formes animales. Les décors les plus répandus sont à "médaillons alignés, avec la répétition à l'infini, sur tout le champ, d'un unique motif géométrique. On trouve aussi, très souvent, des formes polygonales simplifiées entre lesquelles apparaissent des figures végétales, animales et humaines très stylisées. Les motifs les plus communs sont : les rosaces, les fleurs, les peignes et les croix.
Quant à l'encadrement, il est composé en règle très générale là encore, de trois bordures ornées d'une suite alternée de feuilles dentelées et de tulipes, de crochets qui s'opposent ou s'imbriquent les uns dans les autres, de motifs dits du "chien courant", de carrés ou de rectangles à quatre crochets. Les couleurs sont peu nombreuses, mais elles sont vives et contrastées: le jaune, le rouge, et l'orange peuvent être juxtaposés ici au bleu, au vert, à l'ivoire, au blanc et au noir.
Sources et inspiration : BÉRINSTAIN, Valérie, et al. L'art du tapis dans le monde, Paris, Mengès, 1996, 378 p. ; JERREHIAN JR., Aram K. A. Oriental Rug Primer, Philadelphie, Running Press, 1980, 223 p. ; HERBERT, Janice Summers. Oriental Rugs, New York, Macmillan, 1982, 176 p. ; HACKMACK, Adolf. Chinese Carpets And Rugs, Rutland et Tokyo, Tuttle, 1980, 45 p. ; DE MOUBRAY, Amicia. et David BLACK. Carpets for the home, London, Laurence King Publishing, 1999, 224 p. ; JACOBSEN, Charles. Oriental Rugs A Complete Guide, Rutland et Tokyo, Tuttle, 1962, 479 p. ; BASHIR, Shuja. communication personnelle, s.d. ; Sources de sites web et dates de consultation variées (à être confirmées). Utilisé sous toutes réserves.
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