Tapis de prière 3'11" x 2'7"
Un bref aperçu des tapis de prière
Les Musulmans utilisent un tapis de prière, placé entre le sol et le croyant pour raison de pureté pendant les différentes positions de la prière Islamique. On voit souvent les Musulmans s'agenouiller et se prosterner sur ces tapis brodés qui ressemblent à de petits tapis orientaux. Les tapis de prière ne sont pas utilisés par tous les Musulmans, et ne sont pas non plus spécifiquement requis par les lois de l'Islam. Cependant, ils sont devenus un moyen traditionnel pour les Musulmans d'assurer la propreté de leur lieu de prière, et de créer un espace isolé pour se concentrer sur leur prière.
Tout a commencé avec le prophète Mohammed, qui a prié sur un "khumrah", un tapis fait de feuilles de palmier. Les cinq prières quotidiennes devaient être prononcées sur une surface pure, et le tapis de prière servait donc ce but et devait être toujours propre. Apparaissant dès les débuts de l'histoire Islamique, les motifs les plus courants et les plus basiques ressemblent à une porte menant au ciel. Le tapis a la forme d'un rectangle vertical, avec une porte tissée, un 'mihrab', une niche ornementale dans le mur de la mosquée, qui marque la direction du Qibla, c'est-à-dire le Kaaba à la Mecque.
Le Kaaba est un bâtiment cubique au centre de la mosquée la plus sacrée de l'Islam, Al-Masjid Al-Haram, à la Mecque, en Arabie Saoudite. Pendant la prière, le fidèle s'agenouille à la base du tapis et place ses mains de chaque côté de la niche en haut du tapis, son front touchant la niche. D'une arche pointue soutenue par des colonnes de chaque côté à une variation d'un 'arbre de vie' stylisé, de nombreuses improvisations ont été créées et ajoutées au fil des décennies par différents artisans et tisserands. Morceau de tissu simple et pourtant important, le tapis de prière a tout de suite intrigué les chefs Musulmans ; ils confiaient aux meilleurs artistes de leur cour le soin de créer des tapis convenant à un chef, pour leur usage personnel et pour les offrir à d'autres chefs.
Sous les dynasties Ottomane, Safavid et Moghol, l'industrie a prospéré et les tapis étaient considérés comme des trésors nationaux. Ils étaient vendus en Europe et en Extrême-Orient et, souvent considérés trop précieux pour que l'on y prie, ils finissaient accrochés comme un tableau sur les murs d'une maison ou d'un palais. Aujourd'hui, on peut facilement acheter un tapis de prière pour une somme raisonnable. Ceux qui sont fabriqués en usines existent en différentes couleurs avec les motifs mihrab basiques. La plupart des tapis de prière sont assez longs pour que quelqu'un s'y agenouille d'un côté et pose sa tête à l'autre bout. Ils font habituellement 100cm x 150cm. Mais plus un tapis a nécessité du travail, plus il sera cher...
En regardant leurs motifs, les anciens tapis peuvent vous dire leur origine, quelle tribu ou village les a fabriqués, quel message ils essayaient de véhiculer, et si ils ont été beaucoup utilisés ou non, selon leur degré d'usure. Tandis que certaines productions récentes ont des couleurs vives, on y trouve habituellement des images de symboles et d'architecture Islamiques. Les motifs sont importants, mais ils renseignent aussi sur la valeur du tapis de prière. Les motifs de ces tapis sont souvent géométriques, floraux, en arabesques, ou représentant les monuments de l'Islam. Cependant, ces tapis sont traditionnellement tissés en rectangle, rendus asymétriques par la niche en haut. Beaucoup de tapis représentent une ou plusieurs lampes de mosquée, en référence au verset de la lumière dans le Coran. Des mosquées en particulier sont parfois représentées ; certaines des plus populaires sont les mosquées sacrées de la Mecque, la Medina ainsi que la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem. Les motifs jouent un rôle d'images mais aident surtout le croyant à se souvenir. Par exemple, un peigne et un pichet rappellent aux Musulmans de se laver les mains et aux hommes particulièrement de se peigner les cheveux avant de faire leur prière. Les motifs peuvent aussi aider les Musulmans récemment convertis, en représentant des mains sur le tapis là où le croyant doit poser les siennes pendant la prière.
Le tapis de prière revêt un sens symbolique très fort, et son propriétaire doit en prendre soin de façon sainte. Le placer dans un endroit sale ou le poser brutalement est un manque de respect.
Beaucoup de tapis de prière modernes sont des objets strictement commerciaux produits en masse pour être vendus sur le marché international ou aux touristes. De nombreux tapis de prière de plus de 100 ans sont préservés encore aujourd'hui. Dans la plupart des cas, ils ont été roulés soigneusement, immédiatement après chaque prière. Cependant, des découvertes historiques récentes révèlent qu'ils n'étaient pas seulement utilisés par les Musulmans mais aussi par des croyants d'autres confessions pour différentes raisons. Par exemple, les Églises Luthériennes Saxonnes, et les débarras de certaines paroisses et musées de Transylvanie, abritent près de 400 tapis Anatoliens, datant de la fin du 15ème au milieu du 18 ème siècle. Ils constituent la collection de tapis de prière de la période Ottomane la plus grande et la mieux conservée hors de la Turquie. Ils ont servi à renforcer le statut social de leur propriétaire, donnant une touche de prestige à des occasions spéciales de la vie de la communauté. Des évènements importants de la vie d'éminents citoyens, comme les mariages et les naissances, étaient aussi l'occasion de les offrir en cadeaux.
Sources et inspiration : BÉRINSTAIN, Valérie, et al. L'art du tapis dans le monde, Paris, Mengès, 1996, 378 p. ; JERREHIAN JR., Aram K. A. Oriental Rug Primer, Philadelphie, Running Press, 1980, 223 p. ; HERBERT, Janice Summers. Oriental Rugs, New York, Macmillan, 1982, 176 p. ; HACKMACK, Adolf. Chinese Carpets And Rugs, Rutland et Tokyo, Tuttle, 1980, 45 p. ; DE MOUBRAY, Amicia. et David BLACK. Carpets for the home, London, Laurence King Publishing, 1999, 224 p. ; JACOBSEN, Charles. Oriental Rugs A Complete Guide, Rutland et Tokyo, Tuttle, 1962, 479 p. ; BASHIR, Shuja. communication personnelle, s.d. ; Sources de sites web et dates de consultation variées (à être confirmées). Utilisé sous toutes réserves.
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