Rare Carmania Impériale Semi-Antique, vers 1955 14' x 9' 6"
Overview
Le tapis Kerman est un tapis d'origine iranienne produit dans la ville de Kerman et les villages alentours. Kerman est la plus grande ville du sud-est de l'Iran et est connue pour la production de tapis floraux faits à la main. La majorité de ces tapis présentent un médaillon qui se détache sur un fond uni. Les motifs du médaillon sont repris dans la bordure et ses quatre coins. Parfois le décor du champ révèle l'influence des miniaturistes dans des tapis à décor végétal et animalier, plus rarement des scènes de chasse. Le boteh (motif en forme d'amande) est souvent utilisé. La bordure classique est composée d'une bande centrale et de deux bandes secondaires.
Un bref aperçu des tapis Carmania
Bien que Marco Polo mentionne avec admiration l'art de la broderie de Carmania (ville aussi connu sous le nom de Kerman ou Kiman), on sait peu de choses sur la production de tapis au sud de la Perse avant le XVIe siècle lorsqu'elle avait deux capitales, Suryan dans la province de Seistan et Bardachir. La première n'existe plus et la seconde est connue aujourd'hui sous le nom de Kerman.
Jusqu'à la pacification, par le premier Chah de Persem, soit Abbas 1er, des tribus guerrières Zulgadr et Afchar qui contrôlaient la Perse méridionale, l'anarchie régnait dans une grande partie de la région. Les tapis de cette provenance étaient néanmoins très prisés dès cette époque. On rapporte ainsi que schah Abbas le Grand avait offert des tapis de Carmania brodés d'argent et d'or à l'ambassadeur ottoman, et Abu al-Fadl. Le premier ministre et biographe d'Akbar, mentionne Carmania parmi les quatre centres qui continuèrent à exporter des tapis vers l'Inde après l'établissement des manufactures mogholes. Ils n'échappèrent pas non plus aux européens. Un contemporain, Engelbert Kaempfer, observa des tapis de laine à motif animalier de cette origine lors d'une réception à la ville de Isfahan en Iran en 1684.
Les témoignages de deux autres marchands voyageurs du XVIIe siècle, le chevalier Chardin et Jean-Baptiste Tavernier, confirment que des tapis de qualité y étaient fabriqués. Cependant, tous deux estiment très supérieure la production de la province voisine du Seistan, le second émettant même l'opinion que les tapis de Suryan sont « les plus beaux de Perse ».
Sources et inspiration : BÉRINSTAIN, Valérie, et al. L'art du tapis dans le monde, Paris, Mengès, 1996, 378 p. ; JERREHIAN JR., Aram K. A. Oriental Rug Primer, Philadelphie, Running Press, 1980, 223 p. ; HERBERT, Janice Summers. Oriental Rugs, New York, Macmillan, 1982, 176 p. ; HACKMACK, Adolf. Chinese Carpets And Rugs, Rutland et Tokyo, Tuttle, 1980, 45 p. ; DE MOUBRAY, Amicia. et David BLACK. Carpets for the home, London, Laurence King Publishing, 1999, 224 p. ; JACOBSEN, Charles. Oriental Rugs A Complete Guide, Rutland et Tokyo, Tuttle, 1962, 479 p. ; BASHIR, Shuja. communication personnelle, s.d. ; Sources de sites web et dates de consultation variées (à être confirmées). Utilisé sous toutes réserves.
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